Articles recents

L’inculture fiscale en République Démocratique du Congo : facteurs historiques et pédagogique.

  Par Célestin Mutombo Kazadi, Bernard Lukuku Kekongo, Michel Remo Yossa, Carine Kandolo Asha   Introduction La culture fiscale est définie par Mbambu Munoki (2012) comme étant la volonté qu’affiche un contribuable de s’acquitter d’un de ses devoirs civiques qui consiste à payer ses impôts avant que les mécanismes de contrainte soient activés par l’administration fiscale qui représente l’Etat. Agir de la sorte est la conséquence de plusieurs causes, en l’occurrence du passé collectif d’un peuple et des programmes d’enseignement fondamental car l’adhésion fiscale est aussi question des us et coutumes d’un peuple et de formation reçue en amont à temps opportun par des générations montantes. Il se constate que la plupart des contribuables congolais n’ont pas encore développé la culture fiscale. Kasongol’ua Shungu (2015) et Kambaji Kongolo (2019) sont arrivés à la conclusion selon laquelle, moins de 3% des détenteurs des titres fonciers qui habitent respectivement les com...

Comprendre les questions à choix multiples

 

Par

Jean-Paul Mukangi Umba et Kumbana Malundu

 

Résumé

De plus en plus, les enseignants font recours aux questions à choix multiples dans leur évaluation, notamment pour gagner du temps dans la correction. Pour ne pas biaiser les résultats de l’évaluation, l’enseignant doit maitriser les principes et les exigences de la technique d’évaluation utilisée. C’est pour aider les enseignants que nous avons jugé utile de rappeler les notions essentielles des questions à choix multiples, une des tecgniques d’évaluation les plus utilisées.

1. introduction

Par « question à choix multiples », nous désignons tout exercice dans lequel l’apprenant choisit la réponse à la question posée parmi une liste de propositions. Autrement dit, une question terminée pour laquelle le répondant dispose d’un choix entre plusieurs réponses. 

Dans certains cas, le dernier de ces choix propose la mention « autres » et permet au répondant de formuler librement une réponse qui n’aurait pas été envisagée dans la liste proposée. Ce type de questionnaire peut comprend aussi bien les exercices lacunaires que les exercices d’appariement.

Notons que ce type d’exercices est souvent considéré comme étant très guidé. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle il répond assez bien à la contrainte technique liée au multimédia.

Selon la définition de Dieudonné Leclerq, un questionnaire à choix multiple est une série de questions auxquelles « l’étudiant répond en opérant une sélection (au moins) parmi plusieurs solutions proposées » Chaque étape jugée (par le constructeur de l’épreuve et par un consensus entre spécialiste) correcte ou incorrecte. 

Il s’agit d’un questionnaire d’examen proposant pour chaque question posée, plusieurs réponses entre lesquelles, il s’agit de choisir la bonne.

Les questions à choix multiples sont donc des questions à choix de réponse. Cela signifie que l’apprenant n’a pas à concevoir sa propre réponse mais se contente de choisir une possibilité de réponse parmi les alternatives proposées.

Disons que, les questions à choix multiples ne sont pas :

1° des questionnaires d’opinions où les apprenants doivent noter leurs avis sur une échelle allant de « pas du tout d’accord » à « tout à fait d’accord ».

2° des échelles d’évaluations courantes utilisées pour apprécier des travaux au moyen de notes allant par exemple de « insuffisant » à « excellent ».

 

En détaillant chacun des termes de questions à choix multiples, Dieudonné Leclercq met en lumière le rapprochement entre la notion de choix et celle de dilemme. Il s’agit de confronter l’apprenant à des réponses auxquelles, il n’aurait pas forcément pensé afin d’étayer sa réflexion. C’est donc par le biais de ce rapprochement que le questionnaire à choix multiples prend, selon nous toute sa dimension didactique.

Cette définition laisse également apparaître l’idée d’évaluation de jugement et l’apprenant qui a fait du questionnaire à choix multiples un objet de critiques systématiques trainant derrière lui sa mauvaise réputation malgré la fascination parfois inexplicable de certains apprenants pour cet exercice.

En rappelant aux enseignants les principes des questions à choix multiples, nous contribuons à leur formation en matière d’évaluation car, lorsque les questions sont mal posées, l’évaluation sera à son tour biaisée.

1. Origine de questions à choix multiples

Il est difficile de situer l’origine du questionnaire à choix multiples qui semble avoir existé de tout temps.

Cependant, la tradition est Américaine et remonte à la 1ère guerre mondiale. L’Armée a en effet créé les critères « Army Testy » par des psychamétriciens de l’époque en vue de la sélection des futurs officiers et sous-officiers parmi les mobilisés.

La victoire des alliés a pour ainsi dire donné son titre de noblesse au questionnaire à choix multiples.

En France, le questionnaire à choix multiples a été introduit en 1960 dans la Faculté de Médecine pour faire face au nombre toujours croissant d’étudiants. L’Institution avait besoin d’une méthode « permettant une correction des épreuves à la fois rapide, uniforme et objective » (Grand Larousse, 1968). 

En fait, de nombreux tests faisant partie de la vie de tous les jours sont maintenant basés sur des questions à choix multiples : le code de route, les tests de Quotient intellectuel, les divers tests psychologiques durant les entretiens d’embauches, les concours administratifs …

Finalement, les questions à choix multiples qui nous entourent, véhiculent à tous une idée de sanction. Ce sentiment a probablement contribué à alimenter la mauvaise réputation du questionnaire à choix multiples.

2. Etapes de questionnaire à choix multiples

 

1° Détermination du problème d’étude et du sujet traite.

2° Construction de la banque d’items.

3° Construction de l’échelle de réponses.

4° Evaluation du bassin initial d’items.

5° Elaboration du mode de présentation du questionnaire.

6° Création d’un échantillon pour tester la version pilote de l’instrument.

7° Analyse d’item.

 

3. Types de questions à choix multiples

La typologie des questions à choix multiples est étudiée suivant différents points de vue, principalement la formulation de la question, le format de la réponse, le nombre de choix possibles.

Les types de questions les plus communs sont :

1° Question fermée (fixed alternative question) : avec un choix à faire parmi plusieurs réponses prédéfinies : A, B, C, …X. Autrement dit question aux réponses limitées à une liste de proposition.

2° Question à double réponses ou en double barres. Question contenant deux questions dans un même énoncé (probablement problématique à analyser.

3° Question conditionnée : Question conditionnée par la réponse précédente.

4° Question dichotomique : question fermée à laquelle le répondant peut répondre par deux possibilités (A ou B, Oui ou Non).

5° Question directe : question formulée de manière à impliquer directement le répondant afin qu’il se sente concerné par la réponse.

6° Question filtre : question introductive vérifiant le profil du répondant et son appartenance à la population cible. C’est-à-dire un profil pertinent pour l’expérience en cour (âge, sexe, groupe économique, expérience du domaine …).

7° Question guidée : question formulée de manière à suggérer une réponse.

8° Question indirecte : question formulée de manière à ne pas impliquer directement le répondant, afin qu’il se sente libre de répondre.

9° Question ouverte : question laissant au répondant la liberté de choisir ses propres mots.

10° Question piège : question dont la réponse sera absurde si donnée de manière mécanique, permet de mesurer le niveau d’attention du répondant.

11° Question en or : question pouvant fournir des renseignements importants sur le phénomène étudié.

12° Question courte (en short-Open, en det box) : question dont l’espace de réponse est volontairement réduit pour en limiter la longueur ou encore question mot formant une proposition simple.

 

4. Les composants des questions à choix multiples

 Trois composantes sont à retenir :

1)      L’énoncé : amorce ou introduction.

2)      Les propositions : solutions proposées, choix.

3)      Les consignes : elles décrivent : le consigne. Exemples : « Pour les questions qui suivent une seule proposition, est considérée comme correcte : le mode de réponse, les principes de notation et le barème le cas échéant ». 

N.B. : Les consignes doivent être si possible toujours écrites, être données à l’apprenant au début de l’épreuve et sont valables pour toutes les mêmes questions d’une épreuve.

5. Avantages des questions à choix multiples

Lorsque les questions sont bien conçues, un Q.C.M. peut permettre de (d’) :

-          Mesurer les connaissances d’un candidat de manière objective.

-          Isoler un critère de connaissance en évitant les aléas d’une réponse rédigée.

-          Evaluer une large variété de compétences : connaissances, compréhension, analyse, synthèse, évaluation : détecter des difficultés et servir de base de travail grâce aux statistiques de résultats pour revenir sur ce qui n’a pas été compris en cours : automatiser la correction et ainsi évaluer des quantités importantes de candidats en très peu de temps.

-          Identifier les niveaux de difficultés au moyen de distracteurs, être enrichi lors de chaque épreuve par l’analyse des réponses (Exemple : Une question peut être associée à un niveau d’enseignement, un distracteur non pertinent peut être remplacé par un autre plus plausible etc.).

 

6. Inconvénients des Q.C.M

Le candidat peut répondre au hasard lorsqu’il ne sait pas et aussi fausser l’analyse des résultats. Autrement dit les Q.C.M. laissent une place au hasard et donc à l’injustice qu’elles entrainent c’est-à-dire comment différencier en effet les choix heureux par ignorance à des « choix corrects par compréhension ». Une des solutions consiste à augmenter le nombre de propositions de réponses lorsque ce nombre ne s’impose pas par lui-même. D’autre part, le fait de retirer des points en cas d’erreurs peut décourager.

Les Q.C.M. sollicitent généralement beaucoup plus la mémoire que la logique entrainant ainsi une certaine impuissance à mesurer certains types de compétences telles que « l’expression spontanée, l’aptitude à rédiger et à exprimer sa pensée, l’invention de solutions nouvelles et même la reproduction de mémoire sans support ». 

 

A force de vouloir tester plusieurs compétences en même temps « l’image que nous nous faisons de l’élève est imprécise ». 

La tentation des concepteurs qui semble irrépressible, à ne poser des questions qui ne portent que sur des points de détail. Cela semble tenir comme le soulignement Noizet Caverni (1978) cité par Leclercq (1986) à la nature même des Q.C.M qui ne partent que sur des items décidables et objectifs. Cela conduit inévitablement à un risque de « parcelisation des connaissances » sollicitant majoritairement la capacité de mémorisation de l’apprenant. Dans cette logique, si le Q.C.M parlent exclusivement sur des items décidables et qu’ils ne laissent pas de place à l’expression des questions, on peut craindre qu’ils ne contribuent pas à simplifier la vision du monde des étudiants entrainant ainsi la contraction de leur champs cognitif.

 

La réponse n’est pas donnée par le candidat, mais fournie dans la question. Dans ce cas, les Q.C.M. ne permettent pas d’évaluer la capacité d’un candidat à rédiger ou à s’exprimer.

 

7. Domaines d’application

Orientation scolaire et professionnelle. Dans ce domaine, on utilise très souvent des questions d’attitude afin d’évaluer les intérêts, la personnalité et les valeurs d’une personne soit en la référant à une population (interpersonnel) par un processus.

 

Conclusion

Les choix multiples n’est qu’un outil parmi d’autres. Il importe de recourir au mode d’évaluation le plus adéquat à chaque situation.

 

Bibliographie

 

Bravard, S. (2005). Usages pédagogiques des questions à choix multiples : Un guide pour la mise en pièces d’un questionnaire à choix multiples.

Moussette, J.P. (2001). Questionnaire à choix multiples : Cours d’Economie de niveau de licence.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Mukanda : Rite d’initiation et d’intégration du garçon pende dans son milieu de vie

La relecture du roman “l’Enfant Noir” de camara laye

L’inculture fiscale en République Démocratique du Congo : facteurs historiques et pédagogique.