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Par Emery Muala wa Muala Résumé Nous venons de mener une recherche sur l’influence des éléments minéraux dans notre milieu rural de Luiza. La communauté se bute à des difficultés sur la production de cette culture. La raison est que les superficies emblavées deviennent de plus en plus réduites à la suite de l’accroissement des populations. Les exploitants agricoles sont obligés de cultiver sur un même endroit plusieurs saisons (sans passer par la jachère), et cette pratique du sédentarisme provoque le déficit en élément nutritif et rend le sol pauvre, par conséquent la réduction de la production. Pour contraindre cette difficulté, l’apport des éléments nutritifs comme NPK dans ces espaces cultivables pourrait résoudre le problème dû au rendement en grains de maïs. Maintenant, cette recherche nous a permis de maitriser l’utilisation de cet engrais chimique : la quantité à mettre sur un pied de la plante et surtout ses effets sur la croissance des plantes.
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Emery Muala wa Muala
Résumé
Nous venons de mener une recherche sur l’influence des éléments minéraux dans notre milieu rural de Luiza. La communauté se bute à des difficultés sur la production de cette culture. La raison est que les superficies emblavées deviennent de plus en plus réduites à la suite de l’accroissement des populations. Les exploitants agricoles sont obligés de cultiver sur un même endroit plusieurs saisons (sans passer par la jachère), et cette pratique du sédentarisme provoque le déficit en élément nutritif et rend le sol pauvre, par conséquent la réduction de la production.
Pour contraindre cette difficulté, l’apport des éléments nutritifs comme NPK dans ces espaces cultivables pourrait résoudre le problème dû au rendement en grains de maïs. Maintenant, cette recherche nous a permis de maitriser l’utilisation de cet engrais chimique : la quantité à mettre sur un pied de la plante et surtout ses effets sur la croissance des plantes.
Introduction
A l’heure qu’il est, dans le monde entier, aussi bien dans les pays nantis que dans ceux démunis, un des problèmes cruciaux est celui de l’alimentation. Assurer la sécurité alimentaire suppose qu’il faut produire, et surtout produire davantage de nourriture afin de répondre aux besoins de la population mondiale qui croit au rythme galopant. Et nous savons que dans n’importe quel pays, la fonction nutritionnelle est une composante majeure de la vie économique, un gage de sécurité, un élément permanent de stabilité sociale, une composante efficace de la balance économique et une condition essentielle de survie.
En effet, face aux produits industriels et énergétiques et au commerce, l’agriculture a semblé jouer à un moment donné, un rôle relativement inaperçu. Mais il s’avère actuellement, dans l’économie moderne, que même les Etats dont la production pétrolière suffit à assurer une économie florissante déploient beaucoup d’efforts pour développer une agriculture productrice afin d’assurer leur avenir. Or, la prospérité de l’agriculture dépend étroitement du recours aux techniques et méthodes efficaces en vue d’accroitre la production agricole. Et, depuis des décennies, des recherches agronomiques sont menées en vue d’augmenter cette production agricole tant en quantité qu’en qualité, les principaux paramètres étant entre autres la surface cultivée, le rendement économique, etc.
Mais il nous arrive de constater, non sans regret, que dans le territoire de LUIZA qui, de surcroit, est à vocation agro-pastorales, les gens sont en train de crever de faim ou se plaignent de la faim. Et c’est devenu la même chanson tant dans les villages, les centres extra-coutumiers que dans la commune de LUIZA.
Dans cette dernière entité administrative, le maïs constitue la deuxième denrée après le manioc et même, pour de nombreux foyers, la denrée de base. Mais que des gémissements et des grincements des dents que nous enregistrons quotidiennement à ce sujet. Pourquoi cette insécurité alimentaire surtout pour un aliment de base comme le maïs ? Quelle en est la cause ? Comment juguler cette situation qui ne fait que perdurer.
Une telle problématique ne pouvait que motiver et orienter le choix de notre sujet dont le but n’est autre que celui de renseigner les agriculteurs sur le bien-fondé et sur le bon usage des engrais en général et des engrais minéraux dans nos milieux ruraux en particulier.
Les résultats d’une telle étude ne pourront que contribuer à l’accroissement de la production de la céréale envisagée, et d’améliorer le standing de vie non seulement des agriculteurs mais aussi de la population de LUIZA en général.
A notre avis, une bonne connaissance et une utilisation rationnelle d’engrais minéraux augmenteront le(s) rendement (s) du maïs, assureront la sécurité alimentaire et amélioreront les conditions de vie de la population de la commune de Luiza et de son hinterland (ses environs, sa périphérie). Telle est notre hypothèse.
Pour
vérifier cette hypothèse, notre cadre d’étude a été un champ expérimental sur
lequel ont été appliqués, par nous, les éléments minéraux afin d’examiner leur
influence sur le rendement du maïs dans les conditions édaphiques et
éco-climatiques de LUIZA.
1. Généralités sur le maïs
Le maïs est la deuxième céréale après le blé, vient ensuite le riz. Ces trois denrées de base servent de nourriture à la majeure partie des humains (les animaux domestiques en étant aussi des consommateurs).
Dans notre pays, la République Démocratique du Congo, le maïs était, vers les années 80, la troisième culture après le manioc et les plantains. Mais à l’heure actuelle, il représente la deuxième culture vivrière après le manioc. Cependant, la production nationale reste insuffisante, obligeant le pays d’importer des grosses quantités, ce qui dénote encore une faiblesse inavouée et inadmissible de notre agriculture. D’où la mise sur pieds, par le conseil Exécutif de l’époque, du Programme Nationale Maïs (PNM) basé à Kanyama Kasese, chargé de produire et distribuer aux producteurs de semences améliorées.
En fait, le maïs entre dans l’alimentation humaine et animale, et dans l’industrie (MOBAMBO, 2004). Sur le plan mondial, plus de 60% de la production de maïs servent de fourrage et un peu moins de 20% sont destinés à l’alimentation humaine. Le reste va à l’industrie ou est utilisé comme semence.
D’énormes quantités de maïs sont utilisées dans l’amidonnerie, l’huilerie et la brasserie. Chez nous ici, cette céréale est aussi utilisée pour la fabrication ou la distillation artisanale de l’alcool très célèbre au pays : le Lotoko ou Tshitshiampa. Bien que cela suscite de controverse, le maïs a même trouvé un créneau dans l’industrie des carburants, pour la fabrication de l’éthanol. Le maïs est donc une céréale à tout faire » (Hoseney, 1994).
A Luiza, le maïs est un aliment de base ; on le mélange avec la farine de manioc pour former une patte qu’on appelle bidia. Celui-ci est consommé par tout le monde. En dehors de la consommation, c’est un produit qui est beaucoup sollicité sur les marchés centraux et locaux dans nos milieux et qui apporte beaucoup d’argent aux exploitants agricoles.
Sa
teneur qui est riche en calorie, protéine, glucide, lipide et fibres
alimentaires, lui confère une place prépondérante dans la sécurité alimentaire.
Donc la graine a une haute valeur nutritive énergétique.
Du point de vue hidtorique, le maïs est d’origine centre et sud-américaine, vraisemblablement le Mexique et le Pérou. Dans ces régions, il constituait déjà la culture de base des populations précolombiennes (Dauzat, A.,1994).
Si l’origine géographique ne pose pas de problème, l’origine botanique est encore incertaine. L’hypothèse qui faisait provenir le maïs de la téosinthe (Euchlaena mexicana), c’est-à-dire de l’hybridation de la téosinthe et d’une autre espèce inconnue, est actuellement tombée caduque, étant donné l’inexistence d’aucune forme sauvage de cette plante (MPOYI, 1996).
La culture du maïs est née en Amérique, très vraisemblablement au Mexique, d’où elle s’est répandue. Les Péruviens de l’époque pré inca adoraient une déesse du maïs coiffée d’une couronne d’épis rayonnant autour de sa tête. L’écrivain naturaliste Joseph KASTENER déclare que les Indiens d’Amérique « vénéraient le maïs comme la matière fabriquée par les dieux, la matière dont l’homme lui-même était fait. Sa production était peu couteuse (un seul pied nourrissait un homme pour une journée). Toutefois, les indigènes complétaient leur alimentation par des haricots, ce que les latino-américains font encore aujourd’hui.
Les Européens découvrirent le maïs en 1492, quand le navigateur Christoph Colombe arriva aux Antilles. Comme l’écrira son fils, Fernando, il trouva une céréale appelée « maîze), qui était très savoureuse, cuite au four ou bien séchée, et réduite en farine (FENELON, 1968).
Colombe rapporta des semences dans son pays, si bien qu’au milieu du 16ème siècle, le maïs poussait non seulement en Espagne, mais aussi en Bulgarie et en Turquie. Les Négriers le firent entrer en Afrique. Les hommes de Magellan (le navigateur portugais soutenu par l’Espagne), débarquèrent des semences mexicaines aux Philippines et dans d’autres régions d’Asie. Les beaux jours du maïs avaient commencé.
La conduite technique de la culture du maïs.
La culture du maïs est une culture
annuelle. Elle appartient à la famille des graminées. La partie consommée est
la graine tendre, au stade laiteux-pâteux. La graine a une haute valeur
nutritive énergétique. La graine est également riche en protéines et en
vitamines.
Installation et semis du maïs : Un labour de 25 à 30 cm suivi par un recroisement
effectué avec un cultivateur pour travailler en profondeur et aérer la terre.
La densité de peuplement recommandée pour le maïs ensilage varie de 6 à 10
plantes par m2, cela correspond à une densité de semis d’environ 20 à 30 kg/ha.
Le semis est direct (20 kg de semences/ha), en poquets de 3 à 4 graines, aux
distances 0,7 à 0,9 m x 0,3 m.
Les variétés de maïs : Les variétés sont classées selon la couleur des graines et leur patrimoine génétique : le type standard qui présente des variétés vigoureuses, productives (exemples : Jubilee, Silver Queen), le type sucré, avec des variétés précoces mais moins productives (exemples : Miracle, Badaïque, Sweetie) et le type super sucré (exemples : Aspen, Chalenger et Supersweet Jubilee). Il y a également les variétés les plus utilisées dans nos milieux, telles que : Salongo et Kasaï 1.
L’irrigation du maïs : L’irrigation par aspersion convient bien au maïs, particulièrement au semis, ce qui va permettre d’irriguer plus souvent et d’éviter une saturation du sol. Pour le maïs ensilage, on arrête l’irrigation au stade laiteux.
La fertilisation du maïs : Pour un rendement moyennement élevé de 15 t MS/ha, un apport fertilisant doit comporter : 210 kg/ha de N ,105 kg de P2O5 et 225 kg de K2O. La fumure phospho-potassique est à appliquer avant le labour.
La récolte du maïs : Elle doit être effectuée au stade laiteux. Les graines doivent être tendres. Le produit doit être rapidement acheminé à l’unité industrielle, avant toute perte éventuelle de qualité. Les chaumes verts laissés sur le terrain constituent un fourrage d’excellente qualité
La maturité morphologique du maïs se manifeste par le jaunissement des feuilles, de la soie et par le desséchement des spathes. Mais pratiquement, le critère de base est la teneur en humidité des grains qui doit varier entre 25° et 30° pour le maïs de consommation (maturité physiologique), et moins de 18° pour le maïs de semence (MPOYI, 1996). Une récolte tardive augmente les attaques par les chenilles des épis.
En agriculture traditionnelle, la récolte est souvent manuelle, épi par épi. Tandis qu’en culture mécanisée, elle se fait par des moissonneuses batteuses qui récoltent les épis, les dispatchent, les égrainent et nettoient les grains mécaniquement.
La conservation : ce sont souvent les charançons, les rats, etc., qui attaquent ou rongent les grains de maïs. Parfois, ces derniers moisissent ou pourrissent à cause de l’humidité. Récolter à temps, sécher convenablement les grains, lutter contre les insectes et les rongeurs, conserver les grains dans un local sec, tels des fûts métalliques bien fermés, etc., constituent les moyens de lutte pour une bonne conservation en dehors des produits modernes.
2. La fertilisation
Il
faut prendre en compte :
-
le potentiel de rendement espéré ;
-
la fourniture du sol ;
-
la date et la méthode de fertilisation ;
-
le fractionnement.
Un élément
majeur de la productivité de la culture
Les
engrais doivent assurer l’essentiel des besoins au moins jusqu’à la floraison.
Dans une culture d’été comme le maïs, les éléments libérés (et notamment
l’azote) par la minéralisation de la matière organique du sol prennent le
relais.
En ce qui
concerne les éléments majeurs, l’azote (N), la potasse (K) et le phosphore (P),
les besoins instantanés sont différents. L’azote et la potasse sont importants
pour la fabrication de la biomasse : les consommations journalières sont
élevées jusqu’à la floraison. Les besoins en phosphore sont importants en début
de cycle.
En ce qui
concerne les oligo-éléments, les carences observées les plus classiques (zinc,
manganèse) sont souvent induites par des défauts de travail du sol. Elles
doivent être corrigées rapidement dès les premiers symptômes. Les solutions
curatives foliaires sont efficaces rapidement (en quelques heures).
La
fertilisation azotée
Quel que
soit le système de culture, le sol constitue une étape incontournable du cycle
de l’azote. La responsabilité du producteur est de n’apporter que l’azote
strictement nécessaire au développement des plantes. Au-delà, la probabilité
est importante que les excédents se retrouvent dans le sol en fin de culture
sous une forme susceptible d’être entraînée vers les nappes. On ajustera donc
la fertilisation azotée au potentiel de rendement espéré en tenant compte des
reliquats laissés par la culture précédente et de la contribution estimée du
sol.
A noter
que le maïs valorise très bien l’azote organique des effluents d’élevage
puisque, à quantité d’azote égale, l’efficience de l’azote organique est de 30%
supérieure à l’apport sous forme minérale.
Phosphore
et potasse : besoins et exportations
Pour
le maïs grain, le phosphore est absorbé en
quantité modérée et l’exportation est de l’ordre de 50 unités pour 100 q de
grain. L’essentiel de la potasse absorbée va revenir au sol si les cannes sont
enfouies. L’exportation de potasse par le grain est modeste, de l’ordre de 30
unités alors que l’absorption peut dépasser 250 unités en fonction du
potentiel.
Dans le
cas du maïs fourrage, l’exportation de phosphore est
de l’ordre de 60 unités pour 14 tonnes de matière sèche à l’hectare. Une grande
partie de la potasse absorbée va être exportée : 162 unités sur les 210
absorbées pour un potentiel de 14 t/ha. Mais la potasse va être ramenée à la
parcelle avec les engrais de ferme.
Calcium,
magnésie et autres oligo-éléments
L’entretien
calcique et magnésien des parcelles doit être une préoccupation générale de la
fertilité de la parcelle. Il garantit un bon fonctionnement du sol. La
recherche d’un bon niveau de pH favorise l’assimilation de l’ensemble des
éléments minéraux.
Magnésie, zinc et manganèse sont les éléments auxquels le maïs
est le plus sensible. L’analyse chimique du sol pratiquée régulièrement permet
les corrections éventuelles à effectuer. L’entretien et la correction des
éléments secondaires passent par des apports au sol plutôt qu’en végétation,
sauf pour le manganèse pour lequel l’apport foliaire est efficace. Les apports
de chaux, voire le cas échéant de chaux magnésienne, s’envisagent sur la durée.
Engrais organiques
Les matières
fertilisantes provenant des plantes ou des animaux sont qualifiés d’engrais
organiques. Ils sont regroupés en déjections animales ou fumier, compost,
engrais organiques. Ils sont regroupés en déjections animales ou fumier,
compost, engrais verts. Ils proviennent de diverses sources. Tout ce qui
provient des plantes, des animaux ou de l’homme (engrais flamand), et qui
pourrit est un engrais organique. En revanche, les engrais minéraux ou
chimiques ne pourrissent pas : ils sont comme des grains de sel qui se
diluent petit à petit dans l’eau.
Les
engrais organiques ont diverses sources ont diverses sources, à savoir les
effluents de l’élevage ( les fumiers, les purins et les lisiers) ; les
résidus des cultures c à d paille et résidus non pailleux (glumes,
coques….) ; les engrais verts ; les prairies, les composts, les
gadoues des villes et les boues résiduaires des stations d’épuration
(UNIVERSITE FRANCOPHONES, 1995), les déchets ménagers, les déchets des fosses
hygiéniques, les déchets industriels agricoles et alimentaires (drèches des
brasseries, pulpes de café, des fruits, déchets des poissons, sang…..), et de
tous les autres déchets de la matière vivante (Dupriez et DE Leener, 1981).
3. Méthodologie de
l’étude
Milieu d’étude
C’est
dans le « Quartier-ville », sur le site situé au camp des anciens
combattants, à quelques 300 m du cours d’eau « canon » (vers
l’ouest), à environ 100 m de la résidence du chef de sous PROVED de l’EPSP, 50
m de la résidence du Médecin chef de District sanitaire, 10 m derrière la
maison du secrétaire de la sous PROVED de l’EPSP monsieur Walter MUANGALA, que
nous avons installé notre champ expérimental, à la commune de LUIZA.
En
effet, cette commune se trouve dans le Territoire de LUIZA, Province du Kasaï
central, en République Démocratique du Congo. Cette commune est bornée :
-
Au nord par le Groupement Aka-Ndolo et des Ana- KAzadi,
dans le secteur de Bambaie ;
-
Au sud par le Groupement des Ana-Mwivhita, secteur de
Kalunga ;
-
A l’Est par le groupement des Ana-Muiru (Mukungu),
secteur de Kalunga ;
-
A l’Ouest par le Groupement des Ana Kasengi (Kakala),
secteur de Bambaie et la rivière Lueta.
Elle
est située ndans le Groupement des Ana-Mwivhita (Kamayi).
Le
territoire de LUIZA se situe dans le climat tropical humide de type Aw3 (càd à
3 mois de saison sèche) d’après la classification de KÖPPEN. Les précipitations
annuelles vont jusqu’à 1425 mm d’eau. La température est supérieure à 18 °C,
atteignant 20 à 24°C surtouts en décembre et mars (très chaud). La température
moyenne annuelle est de 24,8°C. Le sol est sablo-argileux.
Méthode de travail
La
méthodologie que nous avons appliquée est essentiellement expérimentale.
L’objectif visé ici est sans doute de savoir, d’examiner comment augmenter la
production agricole du maïs sur base des engrais chimiques d’une part, et
d’autre part comment maintenir la fertilité du sol à un niveau satisfaisant
pour son utilisation dans un proche à venir.
Afin
d’atteindre cet objectif, nous avons installé un essai de quatre blocs
comprenant chacun deux traitements. Une évaluation liée à la production du
maïs-épis et du maïs – grain nous permettra d’élucider les différents
traitements appliqués. Ceci nous aidera, enfin, à comparer les rendements
obtenus sur les traitements ayant bénéficié de l’apport d’éléments minéraux et
ceux n’en ayant pas eus.
Nous
avons compris sur base de cette expérimentation la nécessité d’apporter les
éléments chimiques, qui sont susceptibles d’augmenter la production en grains
de maïs, ceci est considéré comme notre recommandation.
Matériel
Le
matériel végétal utilisé a été la variété Kasaï 1, qui a été distribué par FAO/Foyer
local de LUIZA/ 2018. Cette variété a été soumise à l’expérimentation en nous
basant sur les caractéristiques agronomiques de la semence pour voir son
comportement vis-à-vis des éléments minéraux à lui apporter. Comme matériels
technologiques, nous avons utilisé la machette, la houe, corde de semis,
décamètre, et le mètre ruban.
Technique
La
technique utilisée dans notre essai est celle de blocs complets randomisés. La
préparation du terrain a consisté à un défrichage et un labour manuel après délimitation.
Pour
nous permettre de disposer l’essai, nous avons recouru aux piquets. Le
dispositif suivant a été adopté : 4 blocs randomisés avec 2 traitements et
2 répétitions. Les traitements utilisés étaient les suivants :
-
T0= semis sans engrais chimique (Traitement témoin),
-
T1= semis avec engrais chimiques.
Les
deux traitements (T0 et T1), ont été répétés 4 fois, et le dispositif
expérimental a été de type aléatoire (4 blocs avec 8 parcelles).
Epandage
de NPK et de l’Urée
Le
NPK et l’Urée ont été épandus à la dose unique dans chaque bloc et dans chaque
traitement (T1), comme prévu. En tant que témoin, les T0 de chaque bloc n’ont
pas reçu l’engrais chimique. La dose indiquée pour le maïs a été le capuchon de
bière (l’équivalent de 2 grammes) placée à 10 cm du pied de la plantule dans
une petite incurvation que nous recouvrions de terre par après. L’épandage a
donc été local et latéral : application de l’engrais à proximité de la
plantule lorsque la plante a bien pris.
Conduite de l’essai
Voici
l’ordre de succession de différentes opérations de notre expérience :
-
Le 13/10/2018 : choix du terrain et
délimitation ;
-
Le 14/10/2018 : fauchage la matinée, incinération
après-midi ;
-
Le 15/10/2018 : délimitation du champ expérimental
plus le labour ; piquetage des parcelles ;
-
Le 16/10/2018 : semis aux écartements de 0,80 cm X
50 cm ;
-
Nombre de poquets, densité : 6, 40m/0,80m = 8 lignes par parcelles ;
4,00 m/0,50m = 8 paquets par lignes.
-
Nombre total des poquets : 64 par parcelles X 8 =
512 poquets ;
-
Nombre de graines = 512 X 2 graines = 1024 graines ;
-
Le 22/10/2018 : la levée ;
-
Le 29/10/2018 : regarnissage des vides, et premiers
sarclages ;
-
Le 14/11/2018 : Deuxième sarclage avec un démariage,
suivi du buttage de maïs ;
-
Le 19/11/2018 : épandage d’engrais sur les T1 de
chaque bloc ;
-
Le 22/12/2018 : prélèvement de diamètre aux collets
et de taille ;
-
Le 19/02/2019 : séchage au soleil des épis avec
bractées de chaque parcelle séparément ;
-
Le 23/02/2019 : La récolte ;
-
Le 28/02/2019 : despathage manuel des épis, suivi de
pesage des grains maïs sans bractée de chaque parcelle séparément ;
-
Le 02/03/2019 : pesage du maïs-grains.
Paramètres
observés
Les
différents paramètres observés sur notre essai ont été les suivants :
-
Le taux de germination en % ;
-
Le taux de la levée ;
-
La hauteur des plants à la floraison ;
-
Le diamètre aux collets ;
-
Le nombre d’épis par plant ;
-
Le poids de maïs- épis (kg/ha) ;
-
Le poids de maïs – grains (kg/ha).
Schéma
de l’essai
Techniques culturales
Le
semis a été fait en lignes aux écartements de : 0,80 m X 0,50 m avec la
densité de 2 grains par poquet. Le Kasaï 1, variété utilisée, a été semée dans
quatre blocs comprenant chacun deux traitements (T0 et T1), en une répétition
dans chaque bloc.
L’entretien :
le regarnissage, sarclage, buttage, binage, écimage, tels ont été les travaux
effectués sur notre champ expérimental.
4. Présentation des
résultats
Après
application d’éléments minéraux (NPK comme fumure de fond, et l’Urée quinze
jours après la germination et la levée), nous avons considéré comme élément de
base la germination, la levée, la hauteur des plants à la floraison, le
diamètre aux collets, le nombre d’épis récoltés par traitement et par bloc, le
poids du maïs-épis, le poids du maïs grains.
1.
Les taux de germination
A
la germination, les taux suivants ont été enregistrés, par traitement et par
bloc.
Tableau 1 : Taux de
germination
Traitement |
Bloc I |
Bloc II |
Bloc III |
Bloc IV |
Total |
Moyenne |
T0 |
96,93 |
98,97 |
97,95 |
95,91 |
389,76 |
97,44 |
T1 |
97,95 |
97,95 |
98,97 |
95,91 |
391,80 |
97,95 |
Total |
195,9 |
196,92 |
196,92 |
191,82 |
781,56 |
…. |
Moyenne |
97,95 |
98,46 |
98,46 |
95,41 |
…. |
…. |
Les
résultats de ce tableau nous montrent que pour l’ensemble des traitements, le
taux de la germination varie entre 95,91 et 98,97%.
La
comparaison des moyennes des traitements nous indique que le traitement T1 a
présenté un taux de germination élevé, soit 97,95% par rapport au traitement T0
qui a donné 97,94%. Quant à la comparaison des moyennes des blocs, les blocs II
et bloc III ont tous induit un taux de germination élevé de 98,46%, suivi de
bloc I ayant 97,95% et du bloc IV avec 95,91%.
Tableau 2 : Analyse
des variations (ANOVA)
Source de variation |
SCE |
dl |
CM |
F cal |
Fth 5% |
Conclusion |
T0 |
0,519 |
1 |
0,519 |
0,60 |
10,13 |
NS |
T1 |
8,842 |
3 |
2,94 |
3,41 |
9,28 |
NS |
Erreurs |
2,601 |
3 |
0,86 |
…. |
…. |
…. |
Moyenne |
11,962 |
7 |
…. |
…. |
…. |
…. |
L’analyse
de variance ANOVA c dessus nous indique qu’il n’y a pas eu la différence
significative entre les traitements et aussi entre les blocs càd que les
différents traitements et les différents blocs n’ont pas influencé la
germination en graines du maïs.
2. Rendement en tonne/ha
Les
données sur le rendement (en t/ha) sont consignées dans le tableau n° 9
ci-dessous :
Tableau
3 : Rendement en t/ha.
Traitement |
BI |
BII |
BIII |
BIV |
Total |
Moyenne |
T0 |
0,15 |
0,15 |
0,39 |
0,19 |
0,88 |
0,22 |
T1 |
0,58 |
0,58 |
0,58 |
0,39 |
2,13 |
0,53 |
Total |
0,73 |
0,73 |
0,97 |
0,58 |
3,01 |
…. |
Moyenne |
0,36 |
0,36 |
0,48 |
0,29 |
…. |
…. |
Le
rendement sur l’ensemble des traitements, comme il se dégage du tableau
ci-dessus, varie entre 0,5 et 0,58 t/ha. Le T1 a fourni un rendement moyen de
0,53 t/ha par rapport à T0 qui n’a eu que 0,22 t/ha. Les moyennes comparées des
blocs sont de 0,48 t/ha pour le bloc III ; 0,36 t/ ha pour les blocs I et
bloc II , et de 0,29 t/ha pour le bloc IV. La référence à l’ANOVA (tableau 4)
indique les différences très significatives (**)
entre les traitements et entre les blocs.
Tableau 4 : Analyse
de variance (ANOVA)
Source de variation |
SCE |
dl |
CM |
F cal |
Fth 5% |
Décision |
T0 |
0,1953125 |
1 |
0,1953125 |
1,66 |
10,13 |
** |
T1 |
0,0390375 |
3 |
0,0130125 |
0,11 |
9,28 |
** |
Erreurs |
0,3525375 |
3 |
0,1175125 |
…. |
…. |
…. |
Total |
0,5868875 |
7 |
…. |
…. |
…. |
…. |
Ceci
montre bien que le rendement du maïs en grains a été influencé par l’apport des
éléments nutritifs NPK qui sont les traitements disposés en différents blocs.
Discussion
La
moyenne des traitements, après analyse, indique que le rendement de T1 (0,53
t/ha) est plus élevé par rapport à celui de T0 (0,22 t/ha) qui a été notre
référence.
Ce
résultat est évident parce que les engrais minéraux ou chimiques jouent un
grand rôle dans la croissance, le développement et la production des, voilà
pourquoi le T1, qui a bénéficié des éléments minéraux, a donné un rendement
favorable. Soumis aux conditions
locales, le T0 n’a pas subi les conditions culturales exigées en
agriculture ; d’où le rendement a été inférieur comparativement à celui de
T1.
Au
niveau des blocs, le rendement du bloc III (0,48 t/ha) est supérieur aux autres
blocs qui ont donné en moyenne 0,36 t/ha (blocs I et II), et 0,29 t/ha du bloc
IV. Ceci est peut-être dû aux facteurs suivants :
-
L’hétérogénéité du sol : la constitution des
éléments chimiques du sol a été différente d’un bloc à l’autre ;
-
Les matériels de propagation : il y a eu différentes
gênes au sein des semences, la variété Kasaï 1 distribué par la FAO/ Kananga.
Le
dispositif utilisé a été celui des blocs randomisés car nous n’avons qu’un seul
facteur : « les fertilisants » (ou éléments minéraux).
Conclusion et suggestion
Au
terme de ce travail essentiellement expérimental, il nous a été plausible de
vous rappeler que les taux de la germination et de levée, la taille des plants,
le diamètre aux collets ainsi que le rendement (en kg converti en t/ha) ont été
les paramètres utilisés dans nos recherches.
À
la suite de l’emploi d’éléments minéraux (NPK), le rendement obtenu a été élevé
pour le T1 par rapport au traitement témoin T0 qui n’en a pas bénéficié.
L’usage
d’engrais chimiques a toujours eu pour conséquences : l’acidification du
sol, la toxicité, et certaines réactions (fanaison, jaunissement des feuilles,
etc.) en cas de mauvaises utilisations.
Mais,
contrairement à certaines conceptions fatalistes et pessimistes, le recours aux
fertilisants chimiques (éléments minéraux) doit généralement être recommandé. Car
l’importance grandiose des engrais chimiques a été beaucoup démontrée dans bien
de cas concrets. Elle a donc son pesant d’or.
Le
N, P, K sont des éléments indispensables pour la croissance et le rendement des
plantes :
-
L’azote (N) : influence beaucoup la croissance
végétative de la plante ;
-
Le phosphore (P) : joue beaucoup dans la formation
des graines, le soutien de la plante contre la verse (chute due aux
intempéries…) ;
-
Le potassium (K) : la potasse intervient dans la
turgescence et influe sur la formation des graines.
Ainsi,
un agriculteur qui veut être moderne, peut recourir aux engrais commerciaux ou
chimiques s’il veut maximiser son rendement, et améliorer ainsi rapidement son
niveau d’existence. Ceci est aussi la recommandation de la FAO.
Bibliographie
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J. (1991). Notions d’écologie. Kinshasa : CRP.
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propriétés. Précis d’édaphologie. New York : Les Editions
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Programme
Nationale d’Engrais (1998). Le bon usage des engrais minéraux sur les cultures
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